Etudier la criminologie

Donner une définition claire de la criminologie serait impossible, les criminologues eux même n'étant pas d'accord sur le sujet.

Il est toutefois possible de dire que la criminologie regroupe plusieurs sciences: droit, psychologie, sciences humaines, ... Elle se sert en réalité de tout ce qui peut l'aider dans la compréhension du phénomène criminel : ses acteurs, ses racines, ses facteurs, ses conséquences, sa prévention, ...

La criminologie, ce n'est pas les experts, ni NCIS, ni rien de tout ca ! Attention aux fausses idées.

Dans le séries, police scientifique et judiciaire ne font qu'un, la réalité est autre. Jamais un officier de police judiciaire n'ira récupérer des preuves, ni l'inverse. Oubliez donc Grissom ou Oracio qui découvrent des cheveux et interrogent les témoins.

Quant a moi, je suis étudiante en criminologie a Montréal, après avoir eu ma licence de droit a l'Université Catholique de Lille.


Toutes les idées exprimées sur ce blog sont les miennes et n'engagent que moi, à vous de vous former votre propre opinion, je ne fais que vous y aider.

Je vais essayer de vous montrer les différentes possibilités qui s'offrent a vous pour étudier la criminologie, puis vous faire partager les cours que je suis, mes impressions, ...

N'hésitez pas a me laisser un commentaire si vous avez une question, je vous répondrai au plus vite, vous pouvez d'ailleurs me laisser votre mail.

Un simple message pour me dire que ce blog vous a aidé, me fait bien plaisir, merci à celles et ceux qui en prennent le temps !.

mardi 26 avril 2011

Etudes en France

Après le bac j'envisage de faire des études de criminologie mais j'ai choisi comme filière le droit à l'université d'Evry (île-de-france = 91) et je me demande si j'ai fait le bon choix. Je voudrais savoir comment accéder à la criminologie à l'université? Faut-il faire une licence de droit normal puis quoi ensuite? Enfin je voudrais savoir quel est le salaire en france pour le criminologue,? Dans le parcours universitaire je voudrais que tu précise comment m'orienter. Je te remercie et de plus quand je suis tombée sur ton blog j'ai tout de suite compris que tu répondrai à mes question.


Bonjour, tout d'abord une précision majeure, vous êtes nombreux à me poser la même question: LA PROFESSION DE CRIMINOLOGUE N'EXISTE PAS EN FRANCE ! Il n'y a ni études, ni postes, ni rien du tout en France. Le titre n'est pas reconnu. Si vous voulez avoir le titre de criminoogue, il faut vous diriger vers la Belgique ou le Canada.

- soit dès la licence
- soit après la licence ou master

Petite news scoop: de source sûre un projet pourrait voir le jour pour mettre en place une école en France. Mais attention, pas demain, cela peut prendre plusieurs années, donc n'attendez pas sagement.

Pour ceux qui souhaiterait effectuer leur licence en France puis partir à l'étranger, je ne peux que vous conseiller: le droit OU la psycho OU sciences humaines. De toute manière, une fois que vous rentrez en crimino (du moins au canada), vous vous rendez compte que tout ce que vous avez appris ne vous servira que très peu, peu importe de la où vous venez. Personnellement donc, je vous conseillerai les études "les plus sûres" (et la je vais me faire lapider directement), c'est à dire le droit. Avec une licence, vous avez déja un diplôme solide, alors qu'en psycho, la licence ne vous sert à rien si vous n'avez pas de M2. (d'après tout ce que j'ai pu en entendre dire et de l'avis de mes amies qui ont fait psycho également. Et, avouons le, les matières juridiques sont plus nombreuses que les métiers de psycho. Par contre, faire du droit, c'est en bouffer, c'est de la rigueur et du travail, si on veut vraiment s'en sortir et pas seulement passer les étapes.

Encore une fois ce n'est que mon avis.

Pour ce qui est des salaires, encore une fois, il n'existe rien en France donc pas de salaire. Pour ce qui est de la Belgique, je ne peux as vous répondre, je n'en sais rien. Au Canada, il parait qu'un agent de libération conditionnelle (une des professions du criminologue) commence à 40 000$/ année (soit 28 000€) et peut arriver a 70 000$/a au bout de quelques années (soit 50 0000€). Apparemment l'ensemble des professions de la criminologie gravite dans ces eaux là, mais là encore, tout dépend. Si vous choisissez de travailler dans un petit organisme communautaire, vous serez probablement moins bien payé.

Voili voilou !

samedi 23 avril 2011

Parcours d’une psychologue clinicienne qui rêvait de devenir profiler…

Je vous en avais parlé, voici le récit d'une de mes amies, qui elle a suivi un parcours en psycho avant d'intégrer l'école de criminologie.


Profiler ? un métier qui attire actuellement toutes les convoitises des psychologues, des étudiants en droit, des policiers, etc. Profession qui malheureusement n’existe que dans Esprits criminels, profiler ou autres séries dérivées de ce fantasme.

A l’issue d’un bac économique et social je dois choisir mon orientation… Déjà un gros problème. Je choisis la psychologie clinique car j’appréciais la manière de réfléchir qui ressemble en quelques points à la philosophie. S’interroger sur ce qui ne s’observe pas. Discuter ce qui est évident pour certains, comprendre ce qui pour d'autres ne s’explique pas.

Choisir son université ? Encore toute une histoire… Résident en Ile de France, une quinzaine d’université s’offre à moi (sectorisée à Villateneuse, Psychoprathe (école de psychologie PAYANTE), Paris 5, Paris 7 etc.) Comment choisir ? Suivre naturellement son secteur peut être ? Pas pour moi, je regarde les différents programmes et m’aperçois qu’il n'existe pas une psychologie mais plusieurs et bien différentes (cognitivo comportemental, psychalanytique, etc.). Passionnée par le phénomène inconscient je me dirige alors vers Paris 7 (université Denis Diderot), seule université où la formation est analytique. Il faut rentrer sur dossier.

1ère, 2ème, 3ème (stage en CMPP Claude Bernard dans le 5ème arrondissement, loin des criminels je rencontre des névrosés pour la plupart issus des ménages aisés) , 4ème année validée (stage à l'hôpital Sainte Anne avec des enfants atteints de disharmonie évolutive), je dois me spécialiser. Passionnée par le phénomène criminel je choisis la spécialité du lien social (filière criminologie de paris 7). Et je valide ma 5ème année (stage à l’Oasis avec des enfants autistes et un stage en tant que superviseur pour des éducateurs de rues).

Me voilà diplômée, je commence à travailler ou pas ? J’ai 24 ans à l’époque et ai le sentiment que ma formation n’est pas complète ou tout du moins pas suffisante pour commencer à travailler. (parallèlement j’étais suivie en analyse pendant 2 ans).

J’avais postulé pour l’université de Montréal à la maîtrise de criminologie (mais ne pensais vraiment pas être admise compte tenu que seules 5 places s’offraient pour ce que je voulais : MAÎTRISE EN INTERVENTION).


Les résultats tombent : je suis admise. La question ne se pose plus je pars (nous sommes en avril environ). En juin j’appelle l’université de Montréal (UdeM) et là on m’informe que les cours préparatoires sinéquanone à l’admission en maîtrise ne durent pas quelques semaines comme je pouvais l’imaginer mais 1 an. Après un bref calcul dans ma tête : 1 an (de préparatoire) + 2 ans (de maîtrise) = 3 ans (je sais je suis très bonne en calcul). La décision de partir est remise en cause. Après mures réflexions, je décide de tenter l’expérience.

Septembre 2010, je commence les cours : intéressants soit, mais grosse déception: tout ce que j’ai appris jusqu’à présent je peux le jeter aux oubliettes, ils sont pro comportementaliste et bien loin de la psychanalyse qu’ils critiquent. (nb: Les français sont les seuls à l'utiliser, les nord américains et autres européens l'ont laissé tomber il y a longtemps)


Un fossé énorme avec mes idéologies et apprentissage antérieurs. Après de nombreuses discussions avec mes enseignants précédents, ma famille et mes amis je décide de poursuivre. J’apprend des choses passionnantes, mais me rend compte tout de même que c’est bien différent de ce à quoi je pouvais m’attendre. Nous ne sommes pas en train d’analyser des scènes de crimes, ou des modus operandis. Pas du tout, nous apprenons, d’où vient la délinquance, quels sont les facteurs criminogènes, la victimologie, des pourcentages dans tous les sens, etc.

Je n’en décris pas un portrait noir pour autant, j’ai beaucoup appris cette année tant académiquement que personnellement. La criminalité a encore beaucoup de secrets pour moi (en même temps je n’en suis qu’à la maîtrise préparatoire), mais j’ai appris a ne plus être dans le fantasmatique des séries TV ou des ouvrages que je prenaient soin de choisir à ma guise (Serial killer, Personnality criminal, etc.). Cette année a développé mon sens critique, et m’a grandement enrichis personnellement. Je ne suis plus cette étudiante naïve sortie de bac+5 qui pensait qu’elle serait la première profiler française à courir derrière les policiers sur les scènes de crimes. C’est une aventure extraordinaire que j’ai eu la chance de vivre, mais juste réfléchissez bien à votre choix car 3 ans c’est long.



Je remercie Laura pour ce texte. Je tiens juste à signaler qu'elle est actuellement en pleine interrogation sur son futur: criminologie, psychologie, retour en France, concours, ... ?, ce qui peut expliquer son récit. J'ai toutefois tenue à vous le faire partager. Si vous avez des questions n'hésitez pas !

samedi 2 avril 2011

Maitrise avec mémoire / stage

Comme je l'avais expliqué précedemment, l'Udem propose trois types de maitrises: - avec mémoire - avec stage en intervention - avec stage en analyse Quand j'ai appris que j'étais prise en mémoire, j'étais vraiment furieuse. Après avoir eu de bons résultats en licence, je ne comprenais pas. Au second semestre, j'ai suivi un cours qui s'intitulait: sociabilités criminelles (que je recommande). Il s'agit de l'analyse de réseaux criminels: drogues, vol et revente de voiture, motards, ... J'ai adoré cette matière malgré la charge de travail. J'y ai appris beaucoup, et mon point de vue sur la criminalité organisée en a été modifiée. J'ai donc fait une demande pour passer de maitrise avec mémoire à une maitrise avec stage en analyse. En effet, l'intervention s'adresse plutôt aux gens qui ont un cursus de psycho, et il faut avoir réaliser 3 mois de stage au préalable (il me semble). La chargée de maitrise m'a dit que si mon professeur de socialibités me recommandait, elle me ferait "très certainement" passer en stage. J'en ai discuté avec mon professeur, et, de son avis, le stage ne sert pas à grand chose. Il ne vous aide pas à trouver plus facilement du travail, et les superviseurs en milieu de stage sont bien souvent débordés et réticents à l'idée d'avoir un stagiaire à qui il faut tout apprendre. A l'inverse, avec le mémoire, vous choisissez vous même les lieux où vous voulez mener vos recherches, et les gens y sont plus enclins à vous recevoir. Vous choisissez vous même votre organisation de travail et votre sujet, à l'inverse du rapport de stage. Et puis j'avais déja un sujet en tête, qui m'intérésse énormément, et les différents professeurs à qui j'en ai parlé m'ont vivement encouragés à le faire. En définitive, je n'ai pas demandé à mon professeur de me référer, j'attends de voir si l'Ecole me fait passer en stage. S'ils ne m'y mettent pas, tant pis. S'ils m'y mettent, je ne suis pas encore sûre de ne finalement pas décliner l'offre. Comme quoi il faut parfois réfléchir aux mauvaises nouvelles apparentes qui peuvent se révéler de très bonnes opportunités !